L’église et le presbytère

L’église Saint-Martin de Pargny, de style romano-gothique, remonte probablement au 12e ou au 13e siècle, comme l’indiquent ses voûtes, les arcades des fenêtres et les arcades des voûtes du chœur. À l’origine de la construction, il devait y avoir une aile ou une galerie côté nord, qui a été détruite à une époque inconnue, très certainement avant la révolution, mais rien dans les archives ne mentionne cette démolition. Les seuls témoins sont les trois arcades bouchées côté nord et une dans le sacristie.
Dans les archives, nous trouvons mention de travaux importants sur la toiture :
– en 1836, suite à un incendie,
– en 1853, réparations au clocher, il pleut dans le chœur,
– en 1859, fuites aux toitures effondrées, réparation des voûtes et du plafond,
– en 1868-1869, travaux importants au pignon, certainement les pierres de taille jointes, visibles encore actuellement, travaux de réfections des sols, les briques proviennent de la briquetterie d’Artonges, des pierres « bien taillées et lisses » ont été achetées pour faire des escaliers (3 marches dans le chœur),
– en 1875, réparations,
– en 1878, constat qu’il y a de l’humidité,
– en 1910, installation de l’horloge,
– entre 1960 et 1983, des travaux de toiture ont été faits sur le versant sud (sacristie, bas du clocher (entreprise Gabriel de Condé), grande partie de la toiture (entreprise Depuydt, également de Condé),
– en 1987, toiture de la sacristie et bas du clocher côté nord et réfection de la voûte d’entrée (entreprise Pétillon de Trélou),
– en 1989, réfection du pignon ouest intérieur et extérieur (jointage des pierres apparentes).
En 1914, l’église avait subi des dégâts par faits de guerre.
Les fenêtres côté sud étaient équipées de vitraux avant d’avoir l’aspect
actuel.
Cette église a été sans cesse un gros point noir pour les municipalités qui se sont succédées au cours des siècles.

L’église et le presbytère appartiennent à Pargny-la-Dhuys par legs en 1821 de l’abbé Perrot, qui semble en avoir été le dernier curé résident.
Par legs, ce curé Perrot avait laissé à la fabrique de Pargny une maison
avec dépendances pour servir de presbytère, legs accepté par le trésorier de la fabrique de l’église de Pargny et d’Artonges en 1825.
En 1859, le conseil de la fabrique de Pargny, devenue succursale d’Artonges, demande à prendre possession de ces biens.
En 1860, le conseil de fabrique d’Artonges déclare abandonner le presbytère à condition d’en être exempté des charges et le Préfet de l’Aisne autorise l’église de Pargny à en prendre possession.
Ce legs comportait des réserves prévoyant que la partie gauche et les chambres de l’étage seraient réservées en priorité au logement d’un curé s’il en venait un à demeure. Le reste était à la disposition d’une certaine Marie Adélaïde Mettiver, qui disposait aussi du jardin.

Le presbytère a fait lui aussi l’objet de travaux importants en 1865, de la toiture aux fondations : dispositions intérieures, cloisons refaites, les charpentes, une partie de la toiture étant couverte en ardoises sur 175 m2 et en tuiles sur 75 m2, l’entrée de la propriété étant fermée par un porche avec portes cochères (piliers détruits beaucoup plus tard).
La commune disposant de cet immeuble le louait. Le dernier locataire, un nommé Aquatias, était marchand de vins, mais comme il ne payait sans doute pas son loyer, ses biens gagés ont été mis en vente par la commune.
Par la suite, la commune ne trouvant pas de locataire, le presbytère a été mis en vente en 1910. Sa mise à prix était de 2500 francs. Après extinction des feux, en l’absence d’enchérisseur, la commune a accepté de vendre à M. Jules LAURENT pour 2300 francs.

Le clocher de l’église, d’une forme inhabituelle dans la région, est couvert en ardoises. Sa construction présente un ensemble de charpente reposant sur des poutres en travers au dessus du chœur. Tous ces assemblages en tenons et mortaises chevillés sont un modèle pour l’époque. Un ensemble de poutres fait la charpente de la flèche à huit côtés.

À l’intérieur du clocher, l’horloge se trouve dans une armoire vitrée. Son mouvement est d’une semaine, deux poids coulissent à l’extérieur dans un coffrage le long d’un pilier.

La cloche (il y avait un emplacement pour deux) a été fondue en 1844 par M. Barnard Bertin, fondeur à la Chapelle-Monthodon. Elle a été baptisée par M. le curé Lefèvre Doyen de Condé, assisté de M. le curé Lecomte de Pargny, et prénommée Francine, ayant pour marraines Mme Lucie Colmont, propriétaire à Fontaine et Mme L.L Bruneaux épouse de M. P. A. Jamin, Maire de Pargny et M. L.H. Motté.

À l’église était accolé un cimetière. Une porte de l’église y accédait (on en voit encore la trace). Ce cimetière dans le centre du village ayant été jugé insalubre et trop petit, le Conseil municipal a décidé en 1881 de le transférer. Un terrain a été acheté, des murs construits et en 1884 les habitants furent invités à faire déplacer leurs familles. Certaines tombes dans le cimetière actuel portent encore des inscriptions de ces années-là. Les piliers d’entrée ont été refaits à la suite d’un incident avec un camion et la grille d’entrée a elle aussi été remplacée.